Exploring the microbial world To better protect our environment

Actualités

Carnet de route à Madagascar

Fin novembre 2012 une équipe de scientifiques de l’UMR Agroécologie de Dijon (PA Maron et L Ranjard du pôle EcolDur et S Dequiedt de la plateforme GenoSol) ont été invités à Madagascar pour développer des collaborations techniques et scientifiques avec les équipes locales de recherche en agronomie, en écologie et en socio-économie. La mission a d’abord commencé dans la capitale Antatananarivo pendant deux jours ou l’équipe de Dijon a rejoint L Bernard de l’IRD (UMR Eco&Sol), le contact local, en expatriation pour deux ans à Madagascar.

Une première rencontre a eu lieu avec Steven Goodman, président de l’association Vahatra, avec pour objectif de mettre en place un projet de biogéographie des organismes supérieurs (végétaux, animaux) et des organismes microbiens sur l’île en appliquant la théorie insulaire par l’échantillonnage de transects terrestres entre les ilots de forêt primaire et la savane intermédiaire. Ce projet de recherche fondamentale rentre dans la thématique de L Ranjard qui porte sur l’étude des processus impliqués dans la distribution de la diversité microbienne des sols. Il permettra de conforter les référentiels sur la diversité microbienne qui sont pour l’instant fortement limités à l’échelle nationale voire européenne. Il permettra aussi de comparer sur une même zone géographique, les processus qui régulent la biodiversité des macoorganismes et des microorganismes.

Une seconde réunion a ensuite eu lieu avec les équipes d’agronomes et de biologistes du LRI (Laboratoire des Radio Isotopes) et du CNRE (Centre National de Recherche en Environnement). Cette rencontre a permis de préciser et de formaliser les collaborations possibles autour de questionnements portant sur le fonctionnement biologique des sols agricoles, et plus précisément sur l’évaluation du rôle de la diversité microbienne dans les processus du cycle du carbone et de l’azote qui sont déterminants pour la fertilité biologique du sol, mais aussi dans la mobilisation du phosphore qui est un problème très important et récurent dans la plupart des sols de Madagascar. Cette thématique déjà développée par Pierre Alain Maron de l’UMR Agroécologie sur les sols Français de métropole sera renforcée par une collaboration avec l’IRD.


Apres deux jours à Antatananarivo, l’équipe s’est déplacée à Anstirabe (180km au sud) où elle a été accueillie par Eric Penot chercheur en agronomie au CIRAD et basé au FOFIFA (Centre Malgache pour le Développement de l’Agriculture) pour une visite du moyen ouest de Madagascar et des systèmes de culture (rizière, maïs, élevage) et d’organisation des paysages agricoles dans cette région vivrière de l’île. Au cours de cette expédition de terrain deux échantillonnages ont été réalisés selon deux transects paysagers qui permettront d’avoir une première vision de la diversité et de l’abondance des communautés microbiennes dans les systèmes culturaux et les types de sol qui caractérisent cette zone. Une réunion scientifique s’est ensuite déroulée avec tous les chercheurs du FOFIFA (agronomes et biologistes) et les chercheurs du CIRAD accueillis dans ce centre. Une visite des expérimentations de terrain (site Andrano) sur la comparaison des systèmes SCV et conventionnels (labour) a été faite avec les chercheurs du CIRAD et du FOFIFA. D’autres prélèvements de sol ont été réalisés à cette occasion. Les potentialités de collaboration en termes d’évaluation environnementale des pratiques ou systèmes agricoles dans ce pédoclimat en proposant les outils de bioindication développés au sein de la plateforme GenoSol sont fortes et en cours de développement.



Les sols prélevés (une dizaine de sols caractéristiques des types de sols de l’île (endosol, vertisol…) et des systèmes agricoles (types riziculture, scv, conventionnel) seront stockés dans le conservatoire de la plateforme GenoSol pour alimenter le référentiel mondial sur la diversité microbienne des sols.

L’équipe est rentrée éblouie par ce pays aux multiples facettes sociales, environnementales et culturelles et remercie toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont permis la réussite de ce premier voyage en terre Malgache qui en appelle d’autres.

avec par ordre d’apparition :
Laetitia, Norbert, Lilia, Tantelle, les chercheurs du CNRE, Eric, Marie, Julie, Mathilde, Bodo, Richard, et tous les malgaches qui ont jalonnés et illuminés notre chemin.