Jean VERCHERAND

 

gris Économiste et Historien 
gris Institution : INRAE
gris Mail : jean-francois.vercherand@inrae.fr
flechevert Les publications de Jean Vercherand dans PRODINRA

1. Présentation

 

Pour l’essentiel, mon parcours intellectuel et professionnel a été consacré à ce que l’on appelait la « question agraire » et la « question sociale ». C’est-à-dire à ces situations très problématiques de crises et de conflits qui ont affecté, d’une part les marchés des produits agricoles et les marchés d’accès à la terre (en location ou en propriété) et, d’autre part, le marché du travail. Des situations problématiques que j’avais perçues sur la ferme parentale et en travaillant en usine chaque été pendant un mois entre 16 et 22 ans.

C’est Mai 68 et son thème de « l’autogestion » qui m’ont conduit, quand je suis entré en « école d’agro », à me consacrer totalement à l’économie pour comprendre la société dans laquelle je vivais. Rapidement j’ai rejeté la construction néoclassique qui nous était enseignée car elle m’apparaissait très déconnectée du réel. J’ai alors étudié les approches critiques, en particulier marxienne (marxienne plutôt que marxiste car j’ai toujours été allergique au léninisme). La lecture du Capital m’a conduit à accorder une importance première à l’histoire, en particulier celle développée par l’école des Annales.

Après neuf années de travail dans le syndicalisme agricole, puis six années d’investissement dans l’histoire économique et sociale suite à mon recrutement à l’INRA, et voyant que la pensée marxienne tournait en rond et même reculait au sein de mon institut, j’ai décidé de reprendre sérieusement l’étude de la construction néoclassique.  Dans mon esprit, il s’agissait de me forger les arguments pour la rejeter définitivement. Or, c’est l’inverse qui s’est produit. Derrière un vocabulaire différent, j’ai découvert qu’elle reposait sur les mêmes fondamentaux que la construction classique utilisée et corrigée par Sismondi et Marx et qu’en aucun cas il n’y avait de rupture épistémologique entre les deux comme me l’avaient enseigné mes maîtres marxiens. Ce fut là une étape importante de ma formation. Néanmoins, les modèles construits à partir de ces fondamentaux néoclassiques et offerts par la littérature ne permettaient guère de comprendre la réalité, en particulier la conflictualité du marché du travail, le chômage, les crises, etc. Dès lors, je me suis appliqué à voir comment corriger ou compléter la mise en œuvre de ces fondamentaux pour rendre compte de cette réalité dans ses récurrences historiques. Cela s’est opéré dans le cadre d’une mise à disposition comme enseignant-chercheur auprès de l’enseignement supérieur agronomique.

Ce parcours m’a donc conduit à développer des travaux dans deux disciplines différentes : l’histoire et l’économie. Je me suis efforcé de les articuler et de les confronter en interrogeant chacune sur la base des connaissances acquises dans l’autre et cela, tout en respectant leurs cohérences épistémologiques propres.

 

2. Travaux de recherche

 

          21.Théorie économique

 

Dans le cadre de mon enseignement de théorie économique, j’ai cherché ce qu’il faudrait introduire ou modifier dans la construction néoclassique pour rendre compte de la conflictualité du marché du travail avec des revendications récurrentes sur les salaires mais aussi sur la durée du travail. Et, plus largement, rendre compte de toutes ces situations problématiques constatées depuis des siècles : sur les marchés agricoles, dans l’accès à la terre, dans la production de monnaie, dans les marchés monétaires et financiers. Enfin, rendre compte des fluctuations récurrentes de l’activité économique historiquement. Cette longue recherche a donné lieu à plusieurs articles et ouvrages. Les deux derniers, ci-dessous, en constituent la version la plus aboutie. En cliquant sur les objets mis entre crochets, le lecteur pourra avoir une connaissance plus précise du contenu.

 

         22.Economie rurale

 

Mes recherches en ce domaine ont débuté dans le cadre de mon travail dans le syndicalisme agricole dans la mesure où j’ai été recruté juste avant que l’Europe devienne excédentaire en lait – principale production du département de la Loire où j’exerçais – sachant qu’ensuite cette situation excédentaire s’est généralisée à presque toutes les autres productions. Dès lors, la Politique Agricole Commune de prix garantis sans limite quantitative se devait d’être réformée, ce que refusait le syndicalisme majoritaire FNSEA-CNJA… J’ai beaucoup travaillé sur des politiques alternatives de maitrise de la production : quotas, quantum financier (système de compléments de revenu contra cyclique plafonnés par actif agricole), etc ; mais aussi de politiques alternatives prenant en compte les attentes de la société sur le plan environnemental et écologique (problématique des effets externes). Une partie de ces travaux se retrouvent dans mon manuel de microéconomie cité précédemment.

 

         23.Histoire économique et sociale

 

Mon travail de recherche à l’INRA a commencé par le thème pour lequel j’ai été recruté : le développement de l’élevage en Corse. Je me suis alors attaché à comprendre les spécificités de la dynamique des activités agricoles et d’élevage dans cette île, selon une démarche historique et comparative, prenant pour fil directeur l’évolution de la productivité du travail. Le long article ci-dessous synthétise cette recherche :

Parallèlement à mon entrée à l’INRA, j’ai entrepris une thèse de doctorat sur l’histoire du syndicalisme agricole. Sachant que ce dernier avait été précédé par les Sociétés d’agriculture dont la fondation remonte aux alentours de 1760, ce sujet me permettait d’étudier sur près de deux siècles l’évolution économique de l’agriculture, l’évolution de la politique agricole, les influences politiques et idéologiques qui se sont exercées sur le monde agricole, etc. et tout cela resitué dans l’histoire globale du pays. Bref, il s’agissait pour moi d’un investissement de fond indispensable pour toute recherche ultérieure en économie, lecture de Marx oblige.

  • Vercherand J. .[1994], «Un siècle de syndicalisme agricole, la vie locale et nationale à travers le cas du département de la Loire», Publications de l’Université de Saint Étienne, (version remaniée et allégée de la thèse), 443 p. [Présentation] [Table des matières].

 

3. Quelques articles de presse

 

4. Liste des publications

 

5. C V