Félix MAZET

 

gris Doctorant CESAER et associé à l’ISP
gris Début : septembre 2017
gris Institution : INRAE
gris Mail : felix.mazet@inrae.fr / felix.mazet@gmail.com

Sujet de thèse :
« Politiques sociales et peuplement dans une localité au croisement de l’urbain et du rural »

Encadrement

Thèmes de recherche :

  • Classes populaires et stratification sociale / Working class and social stratification
  • Politiques sociales et peuplement / Social and settlement policies
  • Imbrication classe, « race », genre
  • Méthodes : ethnographie, analyses quantitatives, archives

Résumé de la thèse :

La localité retenue pour le terrain de cette thèse cristallise des représentations négatives particulièrement communes dans les discours publicisés sur les villes moyennes, petites villes et bourgs dits « en déclin ». Ce terrain d’enquête ne se confond pourtant pas avec les localités observées jusque-là par la sociologie rurale, et a contrario, il ne se laisse pas non plus comprendre seulement à l’aune de celles éprouvées par la sociologie urbaine. Alors que la répartition des CSP, le vieillissement et le déclin démographique sont similaires dans d’autres territoires ruraux plus petits et « isolés », les taux de pauvreté, de célibat, de monoparentalité et d’emplois relevant du « care », dépassent largement les moyennes nationales et même celles de certaines « Zones Urbaines Sensibles ».

Si les espaces ruraux sont traditionnellement envisagés sous l’angle de leurs solidarités familiales, voire mécaniques, comment peut-on les envisager sous l’angle de leurs politiques sociales plus organiques, et de politiques de peuplement habituellement perçues en contexte urbain ou au prisme de migrations liées au travail ?

Les entretiens et observations ethnographiques menées ont progressivement focalisé le travail de recherche sur les relations et les représentations réciproques des classes populaires et des institutions locales. La focale sera donc portée sur les dimensions symboliques et matérielles de la mise en œuvre et de l’articulation des politiques sociales et logiques de peuplement. L’illusion d’une production uniquement « top-down » de ces politiques institutionnelles sera déconstruite via une attention particulière aux représentations et pratiques ordinaires de leurs producteur·rice·s et récepteur·rice·s, c’est-à-dire selon des appropriations négociées et différenciées pouvant impliquer une imbrication de la classe, de la « race » et du genre dans les stratégies résidentielles, mobilités géographiques multiscalaires, trajectoires professionnelles et configurations familiales.

Abstract

This research has progressively focused on a locality essentially known for its so-called ‘decline’ ––as many other small towns and rural localities in France–– and whose ethnographic investigation seem to fall into the observations of neither urban sociologists nor, more paradoxically, rural sociologists. Statistically speaking, even though this small town has a very similar socio-professional pattern compared to other aging and demographically declining localities, it does have very high poverty, singleness and lone parenting rates, as well as a large proportion of care workers, that are similar or stronger than some state-classified and policy-targeted ‘underprivileged’ districts (quartiers sensibles).

The social representations of rural areas ––often centered around the ‘mechanic’ solidarity chains maintained among next of kin–– fail to consider how more ‘organic’ forms of solidarity may be at play in the rural implementation of social and settlement policies for working classes.

This thesis is closely investigating the mutual representations and social relations between local institutions and inhabitants of the locality. Far from a top-down perspective, my research focuses on the symbolical and material ways through which social and settlements policies are, on the one hand, implemented by their producers and, on the second hand, actively grasped by their receptors. I analyze social agents through the intertwined classed, gendered and raced dynamics that shape their residential strategies, geographic mobility, professional trajectories and social family forms.