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Ecologie microbienne de la grotte ornée et sépulcrale paléolithique de Cussac

Découverte le 30 septembre 2000 sur la commune du Buisson de Cadouin (Dordogne) par M. Marc Delluc, la grotte ornée de Cussac possède un intérêt archéologique, scientifique et patrimonial incomparables de par l’association d’une centaine de gravures, parfois de très grandes dimensions, et de vestiges humains localisés dans des bauges à ours. Cette association place la grotte de Cussac au tout premier plan des grottes ornées paléolithiques en l’Europe occidentale (www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/cussac‎).

En plus de cet intérêt archéologique et scientifique, la grotte de Cussac est aussi exceptionnelle par son niveau de conservation puisque la découverte s’est faite dans des conditions d’exploration non vulnérantes et les incursions suivantes ont respecté un strict protocole de fréquentation, si bien que treize ans après sa découverte la grotte est toujours au plus près de son état originel, ceci.

Dans ce contexte, les 11 et 12 avril 2013, une équipe de la plateforme GenoSol et du Pôle Ecoldur de l’UMR Agroécologie de Dijon (N. Chemidlin, S. Terrat et PA Maron) a effectué une mission de prélèvement d’échantillons de sols dans la grotte de Cussac pour caractériser la densité et la diversité taxonomique des communautés microbiennes (bactéries et champignon) de la cavité. Après leur prélèvement, les échantillons ont été intégrés au conservatoire des ressources génétiques de la plateforme GenoSol pour être analysés et conservés par cryogénie. L’échantillonnage très minutieux des sols a été effectué sous le contrôle de N. Fourment, Conservatrice Régionale de l’Archéologie (DRAC Aquitaine) et de JC Portais, Chargé de la surveillance des grottes et gisements préhistoriques (DRAC Aquitaine) afin de limiter au maximum l’impact de cette opération, tout en étant représentatif des espaces variés de la cavité et des différents sols en présence.

Ce travail de caractérisation des communautés microbiennes de la grotte de Cussac s’inscrit dans un cadre analytique plus large visant à établir un référentiel solide sur la constitution et l’organisation de l’équilibre climatique, hydrogéologique et microbiologique de la grotte. Ce référentiel, établi dans des conditions de fonctionnement de la cavité dans son état “naturel ” (avant toute incursion humaine trop récurrente), sera un outil précieux pour détecter et diagnostiquer de possibles problèmes de conservation qui pourraient survenir dans le futur, qu’ils soient liés à la fréquentation du site où à des modifications environnementales extérieures plus larges. En effet, la manière dont on “traite ” Cussac en matière de conservation doit être parfaitement inscrite dans les dernières possibilités offertes en terme de recherche scientifique. Plus que de conservation préventive, ces volets d’études environnementales consistent ainsi plutôt à la constitution de référentiels indispensables dans l’approche souhaitée de “conservation anticipative”. Ces études participent à la connaissance globale du site en général et livrent des éléments précis d’informations qui trouvent par ailleurs leur place au sein d’un projet global pour la Grotte de Cussac dans la mesure où le croisement avec d’autres problématiques développées par l’équipe de recherche plus archéologique permettent d’augmenter la compréhension générale que l’on doit avoir de ce site complexe.