Thierno Bocar DIOP

gris Doctorant en économie
gris Institution : INRAE
gris Mail : thierno.diop@inrae.fr

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Thèse : « Les politiques publiques permettent-elles de concilier performances économiques et performances environnementales des exploitations agricoles ? »

Encadrants : Stéphane BLANCARD (Professeur d’économie, Agrosup Dijon) et Lionel VEDRINE (Chargé de recherche, INRA).

Domaine de recherche : Politiques publiques, Productivité et Efficience, Économie agricole, Évaluation d’impact.

 Formation :

  • 2018 – 2019 : Master 2 en Analyse Économique du Développement, Université Clermont Auvergne-CERDI
  • 2018 – 2019 : Master 2 en Analyse de Projet de Développement, Université Clermont Auvergne-CERDI

Résumé de la thèse :

  • Français :

L’agriculture actuelle fait face à des enjeux majeurs dont celui d’assurer de manière durable un approvisionnement alimentaire à une population mondiale en forte croissance. Face à cet enjeu, une amélioration de la productivité agricole en veillant à préserver l’intégrité de l’environnement est nécessaire. Elle passe par une évolution vers des pratiques plus économes en intrants (énergie, produits phytosanitaires, engrais) et cela sans compromettre la rentabilité économique des exploitations. Afin de faciliter la transition vers ces pratiques agroécologiques, les pouvoirs publics ont mis en place des dispositifs d’aides versés sous la forme de paiements pour services environnementaux (les mesures agro-environnementales), et introduit des mécanismes de régulation (conditionnalité des aides à un respect de bonnes pratiques environnementales, régulation sur l’utilisation des produits phytosanitaires). Cette thèse vise précisément à évaluer les effets de ces politiques agro-environnementales sur les performances économiques et environnementales. Les travaux antérieurs en évaluation des politiques agro-environnementales se sont consacrés à évaluer indépendamment les impacts économiques (Arrata et Sckokai, 2016) et environnementaux (Chabé-Ferret et Subervie, 2013) de ces politiques. Ainsi, ses effets simultanés potentiels sur les deux composantes ont été négligés. On peut alors se demander i) si la mise en place de pratiques agroécologiques implique une baisse de la productivité des exploitations, de telle sorte qu’il y ait un arbitrage entre performance agricole et performance environnementale, ou au contraire ii) s’il existe des synergies positives entre pratiques agro-écologiques et productivité agricole. Dans la littérature sur la productivité et l’efficience en agriculture, quelques études (par exemple, Picazo-Tadeo et al., 2011) se sont attachées à analyser l’impact des politiques agro-environnementales sur les niveaux de performance à la fois économique et environnementale. Pour apprécier cet impact, les auteurs de ces travaux ont analysé les déterminants des niveaux de performance (ou d’éco-efficience)parmi lesquelles le pourcentage de surfaces soumises à paiements agro-environnementales par exemple. Cependant, ces analyses ne permettent pas d’évaluer l’effet additionnel des programmes agro-environnementaux, car elles ne prennent pas en compte l’effet d’auto-sélection des agriculteurs. L’originalité de notre approche consiste à combiner des approches de mesure d’additionnalité des politiques agro-environnementales avec les méthodes d’évaluation des performances des exploitations. Notre démarche d’évaluation de la performance économique et environnementale des exploitations agricoles nous amènera à solliciter les méthodes d’estimation par les frontières d’efficience telles l’approche DEA (pour Data Envelopment Analysis) proposée par Charnes et al. (1978) et quelques-une de ses extensions qui tiennent compte de l’environnement (cf. Zhou et al. (2008) ou plus récemment Dakpo et al. (2016)). L’approche DEA sera étendu par l’utilisation de méthodes quasi expérimentales (de type appariement en double différence) afin de contrôler de l’auto-sélection des agriculteurs dans l’adoption de mesures agro-environnementales. Cette démarche innovante permettra de comprendre le rôle des politiques agro-environnementales sur les performances des exploitations en termes économique (à partir d’une analyse de leur productivité globale des facteurs de production) et environnementale (à partir d’une analyse du degré d’utilisation des intrants chimiques et/ou de la réduction des impacts carbone de la production)

  • English :

Today’s agriculture faces major challenges, including the need to ensure a sustainable and sustainable supply of food supply to a rapidly growing world population. Faced with this challenge, an improvement of agricultural productivity by ensuring that the integrity of the environment is preserved and necessary. It involves an evolution towards more input-efficient practices (energy, pesticides, fertilizers) without compromising the economic profitability of the farms. In order to facilitate the transition to these agro-ecological practices, the public authorities have designed payments for environmental services (agri-environmental schemes) and introduced regulatory mechanisms (public grants conditional to good environmental practices, regulation on the pesticides use). This thesis aims to evaluate the effects of these agri-environmental policies both on economic and environmental performance. Previous work in agri-environmental policy evaluation has focused on evaluating independently the economic (Arrata and Sckokai, 2016) and environmental (Chabé-Ferret and Subervie, 2013) of these policies. Thus, its potential simultaneous effects on both components have been neglected. This raises the question of (i) whether the implementation of agro-ecological practices implies a decrease in farm productivity so that there is a trade-off between agricultural performance and environmental performance or on the contrary (ii) if there are synergies between agro-ecological practices and agricultural productivity? The literature on productivity and efficiency in agriculture, some studies (e. g. Picazo-Tadeo et al., 2011) have focused on analyzing the impact of agri-environmental policies on levels of both economic and environmental performance. To assess this impact, the authors of these studies analyzed the determinants of performance (or eco-efficiency) levels including the percentage of areas subject to agri-environmental payments, by example. However, these analyses do not allow us to assess the additional impact of the programs agri-environmental because they do not take into account farmers self-selection to these voluntary programs. The novelty of our approach consists of associating evidence-based methods to measure the additionality of agri-environmental policies with methods for assessing farm performance. Our approach to assessing the economic and environmental performance of operations will lead us to use methods of estimation by efficiency frontiers such as the DEA (Data Envelopment Analysis) approach proposed by Charnes et al (1978) and some of its extensions that take into account the environment (see Zhou et al. (2008) or more recently Dakpo et al. (2016)). The DEA approach will be extended through the use of quasi-experimental methods (double-difference matching type) in order to control farmers’ self-selection in the adoption of agri-environmental measures. The thesis will help to understand the role of agri-environmental policies on the performance of farms both in economic (based on an analysis of their overall productivity of production factors) and environmental (based on an analysis of the degree of use of chemical inputs and/or the reduction of the carbon impacts of production) dimensions.